Je pense que nous ne sélectionnons pas par hasard le domaine dans lequel nous décidons d’évoluer et que celui-ci fait partie intégrante ce que nous sommes, de ce que nous choisissons d’être.
À travers cette série, j’ai voulu mettre en lumière tous ceux qui, peut importe le domaine dans lequel ils évoluent, œuvrent avec amour et ferveur. Ceux qui se dévouent corps et âme à leur passion. Que ce soit pour tenter d’améliorer notre futur, apporter du bonheur à quelqu’un, faire rêver les gens, ou tout simplement trouver leur place dans notre monde.
Toutes ces personnes sont des héros du quotidien, et même si en apparence leurs actes sont ordinaires, elles réalisent assurément l’extraordinaire.
Modèle : Floriane Joye
Photographie, postproduction, coiffure & coiffe : Audrey Piguet
Une grand-maman tirée à quatre épingles arborant une chevelure toujours impeccable laissant paraître de beaux reflets bleutés: un véritable modèle pour Floriane, une figure marquante qui lui insuffla l’envie de devenir coiffeuse. Rendre les femmes belles, voilà la motivation première de cette jeune femme:
"Sincèrement, ce qui m’apporte le plus de satisfaction, c’est de voir ma cliente ressortir avec un magnifique sourire, épanouie et se sentant belle... c’est une grande fierté."
Floriane appréhende son métier comme de la sculpture, cela, à juste titre; elle coupe avec précision, modèle, forme et donne du volume aux cheveux pour les sublimer. Son métier est un mélange subtil de technique mêlée à une créativité qu’elle nourri par un imaginaire débordant né de sa passion des livres, remplis de trolls, fées et gnomes qu’elle lisait durant son enfance.
Modèle : Raphaël Santos
Photographie, postproduction & prothèse effets spéciaux : Audrey Piguet
Curieux depuis petit, Raphaël a pris l’habitude de démonter et tenter de comprendre tout ce qui l’entourait. L’informatique est naturellement apparue très vite dans sa vie comme un outil qui représenterait l’avenir de notre monde. Il a su mettre en application ses connaissances, d’abord acquises sur son temps libre, pour exercer aujourd’hui son métier d’ingénieur en informatique, profession qu’il conçoit avant tout comme une réelle passion.
Féru de science-fiction, Raphaël est convaincu que l’imagination et la réflexion cartésienne sont faites pour s’entendre: "Sans ces deux caractéristiques qui semblent opposées, nombre de créations et d’inventions n’auraient tout simplement jamais existées."
En ce sens, utiliser la technologie pour améliorer son quotidien ne lui fait pas peur. Il a d’ailleurs depuis plus d’un an une puce électronique implantée dans la main qui lui permet de déverrouiller son téléphone ou sa porte d’entrée.
Finalement, le plus grand intérêt de l’informatique réside à ses yeux dans l’appropriation de celle-ci afin de l’adapter pour la rendre plus efficace et ajustée à nos besoins: "Si c’est un homme qui a conçu cela, il y aura toujours (ce n’est qu’une question de temps et de moyens investis) une manière de trouver une faille permettant de contourner les barrières mises en place."
Modèle : Gabriel Stoyanov
Photographie, postproduction & prothèses effets spéciaux : Audrey Piguet
La danse est sans conteste un Art à part entière: le mouvement du corps, précis et élégant, raconte une histoire rythmée par le tempo de la musique. Cependant, derrière cette beauté évidente se cache un travail acharné ainsi qu’un mot d’ordre: la persévérance. Gabriel consacre sa vie à sa passion, tel que le ferait un artiste, mais également un athlète de haut niveau: "J’ai donné des années de ma vie, des pleurs et même parfois du sang, pour avoir le plaisir et l’honneur d’être ce que je suis aujourd’hui."
Ce danseur de ballet cherche sans cesse à s’améliorer pour atteindre la perfection dans ce qu’il entreprend, ayant conscience que seul le talent ne suffit pas pour réussir.
Pour cet homme, la relation qu’il entretient avec lui-même et son corps est la clé de son épanouissement: "J’aime le fait de pouvoir danser tous les jours comme s’il s’agissait de la dernière fois, poser ma main sur la barre et entrer dans mon monde grâce aux premières notes de piano."
Modèle : Dereck Amaudruz
Photographie, postproduction & prothèse effets spéciaux : Audrey Piguet
Dereck est méticuleux depuis toujours. Tout ce qu’il touche fait l’objet d’un soin particulier. Cette manière d’appréhender l’existence se marie parfaitement avec le métier qu’il exerce aujourd’hui au contact du bois. Il utilise cette matière naturelle et noble afin de la transformer pour lui donner une nouvelle apparence, une nouvelle vie. Cette quête de beauté ainsi que cette passion de l’esthétisme s’appliquent également à son personnage. En effet, débordant d’imagination, il incarne cette créativité au travers de son corps qu’il orne de motifs encrés sur sa peau.
Au fil des années, ce jeune homme a su faire de son originalité une force: "J’ai toujours voulu être différent et sortir des rangs. En étant dans un métier qui demande de l’imagination, je peux utiliser et mettre en avant ma différence pour créer."
Modèle : Marie Crisinel
Photographie, postproduction & prothèses effets spéciaux : Audrey Piguet
Marie a grandi au contact de la nature, cueillant des fleurs dans le jardin de campagne de sa grand-mère afin de réaliser ses toutes premières créations. Cette jeune femme se révèle être à l’image des fleurs qu’elle manipule avec minuti ; douce et délicate. Le tout, agrémenté d’un brin de folie comme les couleurs qu’elle choisit de combiner et les compositions originales qu’elle crée.
Marie affectionne tout particulièrement la confection de bouquets de mariées, de diadèmes ou de bijoux floraux. Mais aussi tout simplement le fait de faire plaisir à quelqu’un, avec quelques fleurs.
Rêveuse et créative, sa passion pour le métier qu’elle pratique est intarissable: "Je suis toujours émerveillée par ce que le monde végétal peut nous offrir."
Modèle : Fabian Chablais
Photographie, postproduction & prothèse effets spéciaux : Audrey Piguet
Fabian travaille avec ce qui est l’essence même de la vie: l’ADN. Il le décompose, l’analyse, l’observe. Grâce à son métier, il est aussi apte à diagnostiquer des cancers, leucémies ou maladies neurodégénératives qu’à réaliser des analyses prénatales. Ainsi, il met en œuvre ses connaissances dans le but d’aider concrètement les patients, ce qui à ses yeux, s’avère le plus gratifiant.
Ce scientifique a toujours eu un faible pour le domaine de la logique et de la recherche. C’est donc naturellement qu’il s’est tourné vers la branche de la biologie, plus spécifiquement: celle du diagnostic génétique en raison de l’aspect concret que comporte cette science appliquée. Pourtant, la totalité de la matière qu’il manipule se révèle invisible à l’œil nu: "Si l’on arrive à s’imaginer ce qu’il se produit dans les réactions, dans les tubes et que l’on réalise l’importance de la qualité des résultats, tout prend un sens et cela devient magnifique."
S’il devait imaginer une avancée scientifique révolutionnaire, Fabian aimerait que celle-ci puisse contribuer à améliorer notre monde et l’humanité: "Je trouverais intéressant une avancée pour vaincre le réchauffement climatique. Une autre révolution serait de fournir de la nourriture de même que de l’eau potable à ceux qui en ont besoin. Je trouve effectivement que notre monde ainsi que ceux qui y habitent ont besoin d’un coup de pouce positif de la science, et que nous n’utilisons pas assez nos connaissances à bon escient."
Modèle : Joël Beney
Photographie, postproduction : Audrey Piguet
Féru de science-fiction, d’univers fantastiques et de comics, Joël a toujours aimé raconter des histoires et inventer des mondes oniriques. Etant enfant, Il aimait d’ailleurs créer des jeux de société et des petits livres-aventures. À présent graphiste, l’écriture qu’il pratique comme passion lui permet de créer des personnages évoluant dans des univers chimériques. Ses inspirations viennent principalement du cinéma, et c’est pour cette raison qu’il appréhende ses textes comme des scénarios de film: "20’000 lieux sous les mers reste un des chef d’œuvre qui m’a particulièrement marqué étant petit."
Cette envie de raconter des histoires s’exprime également au travers des nombreux tatouages encrés dans sa peau: "Pour moi c’est une façon d’illustrer mon corps avec des concepts et des idées qui ont fait de moi ce que je suis et qui font partie des mondes imaginaires que j’affectionne."
Transporter les gens hors de leur quotidien, les faire voyager. Joël a relevé ce défi tout dernièrement grâce à "Hypogée", un projet artistique dont il est l’auteur du scénario. Une histoire post-apocalyptique qui reflète sa vision du monde actuel et qui illustre bien toute l’imagination de ce jeune homme: "C’est l’histoire d’un personnage qui me ressemble un peu, plein de doutes et de questionnements quand à l’univers qui l’entoure et de sa place en tant qu’être humain dans la société dans laquelle il vit."
Modèle : Julien Kaech
Photographie, postproduction & prothèses effets spéciaux : Audrey Piguet
Julien a commencé la natation à l’âge de 5ans, et depuis, celle-ci fait partie intégrante de son quotidien. L’expression comme un poisson dans l’eau correspond parfaitement à ce nageur: il s’est toujours senti à l’aise dans cet élément qui est pour lui familier et à qui il accorde toute sa confiance. Il nage principalement en bassin, mais il apprécie aussi les défis en pleine nature, comme les traversées de lac: "Nager en milieu extérieur, c’est passer un moment privilégié avec la nature." L’eau est vital pour son bien-être, au point qu’il se sent plus à l’aise dans ce milieu que sur terre: "Dans l’eau, j’éprouve une sensation de légèreté, d’apesanteur et de glisse."
Même si il s’entraîne pour le plaisir au minimum deux fois par semaine, la natation reste un sport qui demande du travail et de l’investissement. C’est pour cela que Julien est toujours à la recherche de nouveaux défis à relever durant ses entrainements pour atteindre les buts qu’il se fixe, mais aussi afin d’évoluer dans la discipline qu’il pratique avec passion.
Modèle : Valentine Zoller
Photographie, postproduction : Audrey Piguet
Petite déjà, le Moyen Age attirait Valentine, de même que toutes les histoires relatives à un temps plus ou moins lointain. Son père aimait les objets qui avaient une histoire, surtout si celle-ci était rattachée à la famille ou à un voyage, et cette jeune femme adorait l’écouter et manipuler ces objets: "Il nous emmenait mon frère et moi aussi souvent qu’il le pouvait en excursions dans la nature ou au musée, et j’adorais ces sorties toujours instructives. J’en revenais avec de belles images plein les yeux." C’est ainsi que sa fascination pour les sites historiques est née et qu’elle décida de se tourner vers l’archéologie.
Ce qu’il l’attire le plus dans ce métier est la polyvalence que celui-ci requiert, mais égalemment la notions de voyage et de découverte de différentes cultures, de différents lieux à travers le monde. Actuellement, une toute petite proportion de la planète a été fouillée, il reste donc énormément à faire et c’est ce qui la passionne: "Je reste persuadée que le fait de comprendre le passé est précieux et peut contribuer à nous orienter aujourd’hui et dans le futur. C’est une source de réflexion quasi inépuisable."
Donner une seconde vie au passé, le valoriser: la découverte de la nécropole de Lousonna (le Lausanne gallo-romain) en 2012 en est un bon exemple. Valentine a d’ailleurs eu l’opportunité de participer aux fouilles durant son premier stage. Et quand on lui demande la découverte qu’elle rêverait de faire, elle évoque celle d’une momie incroyablent bien préservée, ou d’être la première personne à pénétrer dans un tombeau depuis sa fermeture. Mais celle d’un texte la toucherait également beaucoup, celle-ci serait comme un clin d’oeil à sa première formation de libraire.
Modèle : Frederic Vaudroz
Photographie, postproduction : Audrey Piguet
Originaire de Leysin, Frédéric a passé son enfance à la montagne. Cadre à première vue idyllique, en grandissant il s’est rendu compte de l’impact que l’homme pouvait avoir sur son environnement au travers des déchets jetés négligemment en pleine nature: "Au début tu es choqué par ce qui se passe sur ton propre terrain de jeu, mais tu remarques assez vite que c’est la même chose ailleurs et que l’effort doit être fait partout."
Même si il reste plutôt pessimiste, certains événements lui apportent de l’espoir: "Récemment, on a été témoin de la fin d’une espèce de grenouille du Panama à cause de la prolifération d’un champignon. Des chercheurs ont tenté de la sauver mais sans succès. Ce n’est pas la faute directe de l’Homme, mais j’ai trouvé rassurant que l’on tente de maintenir la continuité de l’espèce en captivité." Et grâce à sa passion pour la photographie, il partage de précieux instants avec cette nature qu’il aime tant, capturant ce que cette dernière lui offre.
Quand aux solutions, Frédéric pense que cela passe aussi par les gestes du quotidien: le tri des déchets, l’économie d’eau et d’électricité, limiter nos achats à nos besoins et être attentifs à la provenance de ces produits, voilà quelques exemples accessibles à tous. Et surtout, trouver en chacun d’entre-nous la volonté de maintenir une harmonie entre l’Homme et la Terre qui l’accueil.
Modèle : Malizia Moulin
Photographie, postproduction : Audrey Piguet
Comme dans tout processus créatif, l’inspiration surgit parfois à n’importe quel moment. Pour cette Illustratrice, elle arrive souvent durant la nuit. C’est pour cette raison qu’elle aime dire que ces dessins viennent des corps célestes: "Lorsque je crée, j’oublie que j’ai un corps. J’active mes antennes qui reçoivent les informations des étoiles et ma main fait le reste."
Malizia a depuis toujours eu de la facilité pour imaginer et créer. Ce n’est pourtant que depuis 2012 qu’elle osa sauter le pas et fit de sa passion son métier. Après un apprentissage en sérigraphie, elle décida naturellement d’allier l’illustration au graphisme pour créer ses dessins, souvent abstraits et colorés. Cette illustratrice aime défier l’immobile et y amener du rêve. Grâce à eux, elle obtient un sentiment de plénitude et de sérénité: "Au début mes dessins étaient créés pour faire rire. Maintenant, je suis dans le ressenti et je me laisse guider par ce qui me vient du ciel et ainsi offrir cette fantaisie "divine" ici sur terre."
Aimant le défi, Malizia n’a pas peur de s’utiliser comme modèle: elle se représente souvent par un dessin très stylisé voir même abstrait, à l’image des rêves qui remplissent son imaginaire.
Autoportrait
Photographie, postproduction : Audrey Piguet
Cette série a éclos d’un incident qui m’est arrivé début de l’année 2015. Ma vue commença à baisser et il devenait de plus en plus dur pour moi de percevoir précisément ce qui m’entourait. Moi qui aime tant observer les choses dans leurs moindres détails, cette perte de maitrise de mon propre corps m’angoissa terriblement. Cela a duré quelques mois, puis ce problème de santé c’est facilement réglé; une simple conséquence de mon hypermétropie. Mais pendant tout ce temps, une seule question me revenait sans cesse en tête : "Et si je ne pouvais jamais voire aussi clairement qu’avant, qu’est-ce que je deviendrais?"
La photographie rythme mon quotidien; elle définit en grande partie ce que je suis et ma manière d’appréhender les choses. Depuis toujours, j’ai besoin d’imaginer et de créer. Sans ça, j’ai l’impression d’avoir un vide en moi. Cette expérience m’a amenée à la réflexion que nous ne sélectionnons pas par hasard le domaine dans lequel nous décidons d’évoluer et que celui-ci fait parti intégrante ce que nous sommes, de ce que nous choisissons d’être.
À travers cette série, j’ai voulu mettre en lumière tout ceux qui, peut importe le domaine dans lequel ils évoluent, œuvrent avec amour et ferveur. Ceux qui se dévouent corps et âme à leur passion. Que ce soit pour tenter d’améliorer notre futur, apporter du bonheur à quelqu’un, faire rêver les gens, ou tout simplement trouver leur place dans notre monde.
Toutes ces personnes sont des héros du quotidien, et même si en apparence leurs actes sont ordinaires, elles réalisent assurément l’extraordinaire.